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30 novembre 2008

¡Viva el baby-sitting!

Cette année j'avais dit : pas de baby-sitting. Plus jamais ça. En première je faisais 4h par semaine, 16h par mois, voire plus (les heures sup, vous savez ...), et une fois sur trois, j'y allais en traînant les pieds : certes le enfants étaient très mignons, mais aussi affreusement fatigants, et après une longue journée de cours ... (Surtout pendant la première moitié de l'année où j'avais encore les tpe, après ça s'est arrangé et j'étais globalement de meilleure humeur).
Donc cette année, pas question. De toute façon mes voisins avaient déménagé, donc ce n'était plus possible ...

Et en octobre, je recevais un appel (pendant les cours, toujours, on dirait que les gens ne savent pas que dans la journée, je vais au lycée) de mon ancienne voisine "Salut Marie, on se demandait si tel vendredi, tu ne pourrais pas venir garder les enfants ..." NO WAY ! Enfin j'ai poliment expliqué que j'avais déjà quelque chose de prévu, blablabla (je fais jamais rien le vendredi, mais enfin ...). Fin de l'histoire.

Sauf que non ! Rappel ces derniers jours, et nouveau message sur mon répondeur : "Salut Marie, on se demandait si vendredi prochain ...". Mais cette fois j'avais besoin d'argent, et puis surtout, elle a ajouté la phrase fatidique : "Joseph te réclame tout le temps !". Ah ... Comment oublier Zoseph ? C'est ainsi que la mort dans l'âme, j'acceptai de revenir le temps d'une soirée ...

Donc j'y allai. Pour découvrir que mes anciens voisins n'habitent plus dans un appartement : en fait c'est un labyrinthe ! J'ai cru plusieurs fois que j'allais me perdre, heureusement à 22h22 l'opération commando pour découvrir l'emplacement du frigo a porté ses fruits (j'ai ainsi pu récupérer trois yahourts, une compote et une crème au chocolat, par contre j'ai un peu plus galéré pour la cuillère).
Maintenant, la petite de un an et demi parle : quand je lui dis "C'est l'heure de dormir !" elle me répond "NAN !". C'est trop bien. En résumé, j'aurais regardé Lilo et Stitch, Caliméro, un épisode de Dexter sur l'ordi et gagné plein d'argent, surtout.

Enfin, malgré tout, il y a un point positif (en plus de la bouffe et de l'argent je veux dire) : pendant ces longues heures au cours desquelles j'ai eu tout le loisir de méditer, dans le froid glacial de ce labyrinthe rue St-Maur (vous me direz, la rue St-Maur, c'est vraiment pas loin de chez moi, et vous aurez raison. Sauf que je devais aller au numéro 75, et que quand je suis arrivée dans la rue, j'étais au numéro 216 ... D'ailleurs je voudrais ajouter que je trouve ça très hypocrite d'appeler l'arrêt de métro que j'ai pris au retour "Rue St-Maur", sachant que l'arrêt n'est même pas cette rue, et qu'il y a plus de 200 numéros dans la rue St-Maur ! Fin de la parenthèse.) donc je me disais que le point positif, c'est que ça m'avait vraiment fait grandir (le premier qui me fera remarquer que je mesure toujours 1m60 est un abruti). Donc le baby-sitting, c'est pas si mal.
(Et ça rapporte).

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29 novembre 2008

L'élite de la nation doit savoir danser (le rock ou la salsa)

La nouvelle avait déjà choqué l'année dernière. Au dernier trimestre, les élèves de première avaient le choix entre trois sports : volley-ball, rock ou salsa. Comment ? De la DANSE ? En EPS ? N'importe quoi ! Bon, on avait le choix, c'est vite dit : il fallait quand même remplir tous les groupes. Et les sélections ont été rudes pour le groupe de volley ... (groupe que j'ai rejoint sans le moindre effort à faire bien sûr, les sélections ne concernaient que les garçons qui fuyaient les cours de danse !).

Et cette année, c'est terrible. Dans tous les menus proposés pour le bac, il y a de la danse ... impossible d'y échapper ! Rock ou salsa. Bon, eh bien puisqu'il le faut ... Ce sont les élèves du menu rock qui ont commencé (hé hé et en plus ils ont été obligés de prendre le métro pour y aller, et pas nous). Avec un prof qui a UN élève qu'il adore, qu'il vénère, un demi-dieu, enfin donc lui et son groupe ont 18, et le groupe du vendredi se fait défoncer. Un prof dont la phrase fétiche serait :
"Le rock c'est une danse en huit temps, un deux trois et quatre, cinq et six !"
Et qui bien sûr, pour l'évaluation, a précisé aux filles :
"Moins vous êtes habillées, meilleure sera votre note."

Mais maintenant que le premier trimestre se termine, le groupe dont je fais partie entame ... la salsa ! Premier cours, tentative de motivation des troupes :
"Bon, moi j'ai appris cet été, c'est la première année que je fais des cours de salsa."
Super ! Il sera aussi nul que nous, voilà comment il faut le traduire. Et effectivement il se plante souvent, s'arrête, essaye de se souvenir, n'y arrive pas, confond les noms des pas (on se demande s'il les invente ou pas d'ailleurs). N'oublions pas les remarques subtiles glissées de temps en temps :
"Mais vous savez, les danses de couple, c'est bien, ça permet d'aller beaucoup plus vite pour certaines choses !"
Et après un rapide comptage du nombre d'élèves :
"Tiens, il y a plus de filles que de garçons, ça veut dire que je vais devoir en prendre une pour danser avec moi. Ah mais non j'ai pas le droit, vous avez pas encore 18 ans ..."

Après un cours de salsa, on sait compter jusqu'à 7, mais sans le 4. Normal, on a passé deux heures à le répéter, un deux trois, cinq six sept. Dans la bouche du prof, les noms des pas ressemblent à "Choux-Fleurs", "Dilidili" et autres dans le même genre. Le plus drôle c'est le voir faire les pas des filles "Et là vous me faites un petit déhanché comme ça !". Après il faut enchaîner les choux-fleurs et les dilidili, tout en changeant de cavalier toutes les trente secondes. C'est bien, ça permet de faire connaissance. Enfin ça permet surtout de savoir qui transpire, qui met trop de parfum, qui se brosse ou pas les dents. Charmant.
"Et là c'est le point crucial de la salsa !" dit-il à chaque nouveau pas.
J'ai hâte de voir ce que ça donnera quand il faudra tout retenir ...

Vivement l'évaluation. Et puis bon, la salsa, c'est naturel, on est l'élite ou on l'est pas.

20 octobre 2008

De Latinum (bis)

Parce que quoi qu'on en dise (et malgré tout le mal qu'on en dit dans l'année) le latin c'est la classe. Parce que NEC TE MEA CURA MORATUR ! Parce que le prof finirait presque par nous faire aimer cette matière, parce que c'est la seule matière littéraire potable qu'il nous reste cette année (la philo, n'en parlons pas) et que c'est la classe d'avoir de la culture latine (au fait, saviez-vous que Néron avait un frère épileptique qu'il a assassiné, qu'il a fait tuer sa mère et a épousé sa soeur par alliance ? Que Pyrrhus avait tué Polites et son père Priam dans le même "grand flot de sang" ...). Parce que les traductions du prof sont toujours spéciales et surtout que le latin, c'est un état d'esprit : si dans ton coeur, tu te sens latiniste, alors TU L'ES ! (Enfin, à quelques choses près). "Tant que les fleuves courront vers les flots, tant que dans les montagnes, les ombres parcourront les versants, tant que le ciel nourrira les astres, ton honneur, ton nom et les louanges demeureront, quelles que soient les terres qui m'appellent." " "Maintenant, meurs". A ces mots il le traîna vers l'autel lui-même, tremblant et glissant dans le bain de sang de son fils, puis il entortilla ses cheveux de la main gauche, et de la main droite il tira son épée étincelante qu'il enfonça dans son flanc jusqu'à la garde". Commentaire du texte : Pyrrhus il est balèze, il a deux bras (ouais, une main droite et une main gauche !). (Et y a plein de sang partout, c'est dramatique). Et parce que sans le latin je serai pas traumatisée par labor, laberis, labi, lapsus sum. Ou encore par "Seigneur, que faites-vous et que dira la Grèce ?". Parce que sans ça, on connaîtrait pas correctement "Morituri te salutant", on ne saurait pas prononcer "Veni, Vidi, Vici" (dire qu'il y a des gens qui prononcent V ...) ni "cogito ergo sum" (Mon prof de philo dit "cojito ergo sum", c'est stressant). Parce qu'on aurait pas non plus de Gaffiot de poche ni de délire sur multo Baccho, multo sanguine. Tune igitur demens, nec te mea cura moratur ? An tibi sum gelida vilior Illyria ? Et tibi iam tanti, quicumquest, iste videtur, Ut sine me vento quolibet ire velis ? Et parce que sans le latin, on aurait pas cette heure de perm le mardi matin pour rattraper les devoirs non faits ...
2 septembre 2008

Les petits Carolingiens retournent à l'école T_T

En ce triste et pluvieux jour de septembre, j'ai le malheur de vous raconter ma rentrée qui certes aurait pu être pire, mais qui aurait aussi pu être bien plus agréable. Arrivant bien entendu après tout le monde, j'ai trouvé la majorité des élèves agglutinés autour du tableau d'affichage. Notons que l'administration avait fait l'effort de ranger les noms par ordre alphabétique, contrairement à l'année dernière - j'étais donc sur le panneau du milieu, le plus difficile d'accès bien sûr. TS4 ? Pourquoi pas. Et elle ? Et lui ? Et eux, les autres ? Pourquoi est-ce qu'ils sont tous dans une autre classe ? Consternation et début de la déprime - heureusement c'était pas la déprime complète, je suis quand même pas toute seule.

Enfin, je suis moins à plaindre que d'autres, l'ambiance n'est pas géniale mais je connais quand même pas mal de personnes. Certaines parce que ce sont des amis, et d'autres ... plutôt parce que je les trouve débiles. Enfin je vais devoir m'y faire.

Mon prof principal est aussi mon prof de maths et de spé maths. Accessoirement, c'était mon prof de tpe l'année dernière, autant dire qu'il garde de moi l'image d'une élève très moyennement travailleuse - eh oui je suis déjà grillée avec lui. Il est gros, il bave, il répète tout le temps la même chose - je suis sûre qu'il prépare ses phrases chez lui le soir - mais il a l'air gentil.

Le cpe lui par contre a décidé de jouer au méchant, cette année. Il est déjà connu - et respecté ! - des élèves mais cette année, il sera "tyrannique à propos des absences, parce que la moyenne nationale pour l'absentéisme est à 3% [3% de quoi ? Allez savoir !] et qu'à Charlemagne l'année dernière on était à 25% !". Ah oui ? Le prof de maths enfonce le clou "Dans ma TS de l'année dernière, 3 élèves ont pas eu leur bac, ils étaient absents depuis début mai". Bon je crois qu'on aura compris pour l'absentéisme ... "Le mot retard est à rayer de votre vocabulaire. On n'accepte plus aucun élève en retard, on ne délivre plus de billets de retard, vous êtes présent ou absent - présent surtout - point. Pas la peine de vous présenter en cours avec un mot signé par un surveillant corrompu." Il a quand même ajouté que si le lycée était inondé, on aurait le droit d'être en retard. Trop aimable !

Photo de classe, photos individuelles - va savoir pourquoi, sur la carte de cantine ils utilisent la photo de seconde de toute façon - et remise de l'emploi du temps. Je vais manger tous les jours en même temps que les collégiens. J'aurai mes contrôles de maths après deux heures de sport en fin de semaine. Je commence tous les jours à 8h30. Et j'ai latin demain matin pour bien entamer l'année ...

20 juillet 2008

Retour à la case départ

Après une semaine dans ce merveilleux pays qu'est la Bretagne (désolée, l'ironie est difficile à saisir quand on y met pas le ton ...), me voilà enfin de retour à Paris ! Bon, je n'ai rien de particulier contre la Bretagne, mais ... Il faisait froid, il y avait beaucoup de vent, on a eu de la pluie (oui ben forcément, vous me direz ...), et SURTOUT : j'avais pas le droit de me plaindre. Pas le droit à la critique, pas le droit à l'ironie, pas le droit à la subtilité, pas le droit à la délation, sous peine de payer une amende à ma mère T_T Oui je sais, c'est dur. A part ça, j'avais quand même le droit de parler.

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3 juillet 2008

TBF, suite et fin

Nous avions laissé nos charmants élèves de première à la sortie de leur écrit de français ...
Cette semaine commençait pour les parisiens (et peut-être pour d'autres, qu'est-ce que j'en sais. Mais apparemment on passe tard par rapport au reste ...) les oraux du TBF.

Etant strictement incapable de passer plus d'un quart d'heure devant mes textes, j'avais disons un léger mauvais pressentiment, surtout que j'avais Aucun commentaire sur deux de mes textes. Bon. Cette fois je suis arrivée à l'heure, pour découvrir sur la liste affichée sur la porte que je passais en dernière. Génial ...

Plus d'une heure à galérer dans ce couloir tant détesté puisque c'est le couloir des cours de langues en demi-groupe, autant dire les cours les plus pourris de la semaine. A galérer en voyant les élèves sortir et faire "Je suis en vacaaaances !" ... Plusieurs allers-retours pour passer le temps, discussions avec les élèves déjà passés, rumeurs sur l'examinateur, hypothèses sur le texte qui pourrait me tomber dessus, un mec qui était persuadé qu'il passait l'après-midi et qui est arrivé en retard, y en a vraiment qui sont pas doués !

Finalement j'aurais eu droit à Baudelaire, moi je voulais le baroque T__T
Texte bof, question pourrie, plan pas génial, entretien limite catastrophe, donc je suis pas très optimiste quant à ma note, mais en fait ... JE M'EN FOUS ! Disons que si j'avais travaillé, j'aurais été un peu énervée, mais j'avais pas fait grand chose donc ... Et puis coefficient 2, voilà quoi.

Cet aprèm je vais chercher le boulet à la gare ... C'est les vacances !

PS : Mais j'attends ma note pour savoir si je déteste l'examinateur ou non. A priori je l'aime pas. Si j'ai la moyenne, il remonte dans mon estime.

25 juin 2008

Boulet un jour, boulet toujours

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20 juin 2008

TBF, ou les profs devins

Eh oui, aujourd'hui avait lieu la première épreuve du TBF (Terrible Bac de Français) : l'écrit ! Epreuve, je le rappelle, en quatre heures ... normalement. Après être presque arrivée en retard (au moins l'avantage c'est que j'ai eu aucun mal à trouver ma place, c'était la seule qui restait. De toute façon, dernière de la liste, j'étais dans un coin, alors ...), je constate que le prof qui nous surveille n'est autre que mon charmant prof d'histoire de l'année dernière. Celui qui disait "Et vous savez, quand Napoléon est allé voir David dans son atelier, il lui a dit : "Ah, bravo, vous avez TOUT compris !"". Voilà pour l'anecdote. Là il m'a surtout dit de me dépêcher d'aller m'asseoir et qu'il me croyait plus sérieuse. Assise juste devant Marjorie qui en rajoute une couche, alors Marie on arrive en retard ? Oui bon, en même temps, arriver à sept heures trente pour remplir Examen, Session, Epreuve, Nom Prénom ... Surtout que sur notre table, on avait une feuille où tout était expliqué, avec un exemple : "Nom : Magne Prénom : Charles" Ahahahahaha ! Quel humour ! Digne de mon prof de latin. Evidemment, on me distribue le sujet en dernière, on me fait signer la feuille en dernière, on prend ma convocation en dernière. L'objet d'étude : le roman et ses personnages. Que disait cette chère madame V*lar ? "C'est nouveau cette année, ça vous tombera sûrement dessus." Qu'avons-nous eu en bac blanc, avant les vacances de Pâques ? "Le roman et ses personnages : le roman, reflet de la société". On s'était bien fait sacquer par contre (entre Ch*bot dont les S auront la peau, M*rel qui sait pas écrire, l'autre qui rend les copies une semaine en retard - dont la mienne, eh oui - et le dernier, le prof inconnu ...). Apparemment on avait retenu un truc : la meilleure note, ça avait été sur un sujet d'invention. Rapide lecture des textes : L'homme qui rit, le livre préféré de ma prof de français, qu'on a pourtant pas étudié, mais enfin on connaissait l'histoire. L'Assommoir, avec deux M, comme on nous l'a si bien dit après le dernier bac blanc. Proust, qu'on avait déjà eu. Balzac, une petite description. Une question sur corpus un peu chiante et surtout, dont la réponse ne devait pas "excéder la trentaine de lignes". Euh, ouais ... L'auteur de roman doit-il forcément imiter le réel ? Un truc dans le genre, pour la disserte, donc déjà c'était non. Le commentaire sur le texte de Balzac, qui faisait dix lignes, non, merci. Reste l'invention. Un sujet sympa, une description d'une vieille que le narrateur aurait aimée dans sa jeunesse, et dont il verrait la beauté d'autrefois sous les traits vieillissants. Pourquoi pas ? Ça sera pas noté gentiment, tout le monde va le prendre, et alors ? Va pour l'invention. Fini au bout de deux heures, sans caser Andromaque malheureusement, mais personne semblait vouloir arrêter d'écrire. Alors on se relit, une fois, deux fois ... quatre fois. On se préoccupe de coller le rabat pour cacher le nom, mais évidemment, ça peut jamais tenir sans colle. Bien sûr, on a pas de colle, personne en a autour de soi, par contre on a le droit de coller avec du scotch. On en a pas, mais ... La feuille d'exemple est collée sur la table avec du scotch ... Ça fait un peu crevard mais tant pis, personne le verra. On décolle discrètement le scotch, on colle tout, on attend qu'il soit onze heures et on se lève pour rendre sa copie. Si les yeux pouvaient parler on aurait entendu quelque chose comme "Marie t'es chiante !" XD. Désolée, désolée ! Dehors on était trois élèves de première, youpi ! Deux messages envoyés, un appel de Flo d'après qui j'ai fini trop tôt. Je sais, je sais, je sais, mais je ne peux PAS rester assise devant une feuille de français aussi longtemps. Les élèves finissent par sortir, quelques impressions générales : - Ils ont fumé quoi, pour la question ? Trente lignes, bah non dégage, j'en ai fait cinquante au moins. - J'ai pris l'invention, c'était trop bien ! - On dirait le bac blanc mais en mieux. - Personne a pris la disserte. - Bon, on va manger ? Et j'aurais passé plus de temps à aller au macdo, à manger devant l'hôtel de ville, et à jouer aux cartes qu'à faire du français, ce matin ... PS : Et vous savez, quand Napoléon est allé voir David dans son atelier, il lui a dit : "Ah, bravo, vous avez TOUT compris !"
19 juin 2008

Je déteste les dentistes

Ça commence par une visite à l'école. On te donne un mot à faire signer par tes parents, comme quoi un dentiste viendra examiner les dents de tous les enfants. Les rumeurs vont bon train : ce serait un géant, tout habillé en blanc, avec des mains en plastiques, et qui sentirait vachement mauvais. En tout cas, tu flippes grave (et pas sa race de sa mère parce que bon, t'es encore en primaire).

Tes parents tentent de te rassurer, "Mais non, il est pas méchant le dentiste, il va juste regarder tes dents pour voir si elles sont pas tordues !". Mais tes copains, qui disent toujours la vérité et rien que la vérité, ont entendu dire qu'il arrachait les dents et découpait la langue avec un couteau. Déjà le mot dentiste passe dans la liste noire. C'est plus "Mange ta soupe sinon le grand méchant loup viendra te voir dans la nuit !", c'est "Mange ta soupe, sinon le dentiste viendra te voir dans la nuit !".

Le jour J arrive, la maîtresse vous fait faire la queue devant cette mystérieuse salle, au bout du couloir où vous n'êtes encore jamais allés, toi et tes copains. Rien que le couloir est effrayant. Sombre, comme inhabité. Qu'à cela ne tienne, la maîtresse est encore là, tu n'as peur de rien. Déjà le premier de l'alphabet est appelé et entre dans la salle. Les adieux sont déchirants, les filles ont les larmes aux yeux, tandis que les garçons ne pleurent pas, hein ; ce sont des garçons.

Et il ne ressort pas. Les élèves se succèdent, mais aucun d'entre eux ne ressort. Alors ce serait vrai ? Le dentiste mangerait bien des enfants ? Quand c'est ton tour, il faut que la maîtresse te pousse pour te faire entrer dans la salle. C'est assez petit, et derrière son bureau, le dentiste attend. Chauve, habillé en blanc, des mains en plastique, oui c'est bien lui ! D'ici tu sens l'odeur. Quand il lève la tête, tu vois dans ses yeux cette petite lueur, cet air de mangeur d'enfants.

"Approche, mon petit !" qu'il te fait.

Tu as envie de répondre "Dentiste, comme tu as de grandes dents !" mais tu as peur qu'il réplique "C'est pour mieux te manger, mon enfant ..."

17 juin 2008

Petit mode d'emploi à l'usage de ceux qui n'ont pas encore subi la JAPD

Tout d'abord, qu'est-ce que la JAPD ?
JAPD, ou Journée d'Appel pour la Préparation à la Défense. Retenez surtout que vous allez être appelés pour une journée, les autres mots importent peu. C'est donc une longue, très longue journée, malheureusement obligatoire ... (Comme le service militaire vous me direz, mais en plus court. Quoique le service militaire y avait moyen de l'éviter, une petite grève de la faim par exemple histoire d'être déclaré inapte ... Non je dis pas ça au hasard, j'ai de bons exemples dans ma famille, c'est tout. Evitez la JAPD, ça semble plus compliqué, vu qu'on y fait rien, je vois pas pourquoi on serait inapte à y aller.)

Quand est-ce que ça va me tomber dessus ?
Hélas, votre sort sera scellé à partir du moment où vous irez vous faire recenser, normalement peu après vos seize ans (si vous avez bientôt dix-sept ans et que vous ne l'avez toujours pas fait, comme certains boulets de ma classe, vous prenez juste le risque de vous faire engueuler par une vieille énervée, aigrie - parce que vieille et inutile - et frustrée à la mairie, donc en fait pas la peine de vous presser). Environ un an plus tard, vous recevrez la Terrible Convocation ... Priez pour que ça tombe sur une journée de cours, au moins !

Quel matériel de survie dois-je emporter ?
D'après mes expériences, je vous conseillerai d'emporter de quoi écrire ou dessiner, parce que si vous n'avez rien à faire pour vous occuper, le temps vous paraîtra très long. Niveau nourriture, tout vous sera fourni, pas d'inquiétude ! Personnellement j'ai même eu droit à DEUX bouteilles d'eau, c'est pas magnifique ? (Et deux Pépitos en guise de petit-déjeuner : si sur votre convocation il est écrit d'un petit-déjeuner vous sera fourni sur place, n'y comptez pas trop, et mangez bien avant. Au pire, si vous êtes dans un centre moins radin que le mien, vous mangerez deux fois, rien de bien grave).

Comment dois-je me préparer au test de la langue française ?
Surtout, ne pas se préparer ! C'est inutile. Le test en question, si je peux vous rassurer, est d'une simplicité effarante et presque abrutissante. Il est composé de quatre ou cinq épreuves toutes aussi stupides les unes que les autres. L'une d'entre elles consiste par exemple à définir l'existence ou non d'un mot : "Le mot "Pijule" existe-t-il ?". Une autre épreuve consiste à lire un programme de cinéma et à répondre à des questions telles que "Où est situé le cinéma ?", avec le programme sous les yeux, bien entendu. Jamais on ne vous demandera d'avoir un minimum de mémoire !

Les films diffusés lors de cette journée auront-ils un effet "lavage de cerveau" sur moi ?
On peut effectivement se demander si ce n'est pas le but de la JAPD. Vous aurez entre autres droit à des films tels que "L'armée c'est bien, l'armée c'est cool, engagez-vous !" et "Si tu rates tes études, tu peux entrer dans l'armée !". Le tout appuyé de témoignages de jeunes motivés, mais dont l'air complètement idiot ne trompe personne, rassurez-vous. Restez vigilant, c'est tout ce que je peux vous conseiller !

Tout le monde survit-il à la JAPD ?
A ma connaissance, oui. Hélas, il y a toujours des cas qui nous échappent ... Fragiles psychologiquement, peut-être ... En tout cas, si vous êtes normalement constitué, il n'y a aucune raison pour que vous n'en sortiez pas sain et sauf. Après tout, cette longue journée, ce n'est que films idiots et racontage de vie de la part des intervenants. Une place au fond de la salle, de quoi dessiner, et on survit sans mal. Il faut savoir prendre son mal en patience ! A la fin, vous aurez même gagné, en plus de bouteilles d'eau si vous êtes chanceux, un magnifique critérium blanc en plastique moche, avec écrit en gros dessus : JAPD ! Et Ministère de la Défense, enfin vous feriez mieux de le jeter. Un conseil : les mines et la gomme sont récupérables et peuvent servir pour d'autres critériums moins abominables esthétiquement.

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